La biopsie cutanée est rarement utilisée en pratique rurale : en plus de son coût élevé et de sa réalisation contraignante, la sensibilité de cette méthode est faible concernant la recherche de parasites cutanés. Ceux ci sont rarement mis en évidence sur les coupes histologiques, et les lésions histopathologiques induites étant souvent peu spécifiques, leur seule observation n’autorise aucun diagnostic étiologique. La biopsie cutanée est donc plutôt un examen de seconde intention réalisé lorsque aucune démarche diagnostique raisonnée n’a aboutit ou lorsqu’un traitement à priori adapté n’apporte aucune amélioration. Les indications à la réalisation d'une biopsie cutanée sont en revanche nombreuses en dermatologie, notamment en cas de lésion d’aspect particulièrement inhabituel ou grave, de suspicion de processus néoplasique, de dermatose auto-immune, de génodermatose, etc.
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LES AFFECTIONS A RECHERCHER |
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LE MATERIEL NECESSAIRE | |
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LE PRELEVEMENT | |
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Les flacons doivent être identifiés et remplis de fixateur, en quantité suffisante par rapport à la taille du prélèvement (au moins 40 volumes de fixateur pour 1 volume de tissu biologique). Les milieux de fixation sont multiples : l’utilisation d’une solution de formol à 10% présente l’avantage d’être peu onéreuse. Elle est préparée simplement par dilution d’une solution de formaldéhyde au 1/10ème dans de l’eau. Les sites de prélèvement sont choisis en fonction de leur aspect et de l'agent recherché : il convient d'éviter les lésions remaniées, anciennes, sur lesquelles ont déjà été appliqués des traitements topiques. Les sites peuvent être multiples s’il existe de lésions d’aspects macroscopiques différents.
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Technique utilisant un trépan
Technique des lambeaux
Technique chirurgicale en "côte de melon"
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Une fois fixés, les prélèvements peuvent être conservés quelques jours à température ambiante dans un flacon hermétique. Il est néanmoins souhaitable de réaliser la lecture histologique dans les 10 jours qui suivent.
Ci contre: exemple de conservation dans un flacon de formol d´un prélevement au "biopsie punch". Photo V.Roblin.
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Les pièces biopsiques doivent être envoyées à un laboratoire d’anatomo-pathologie vétérinaire spécialisé, accompagnées de commémoratifs précis et de l’anamnèse détaillée, par service postal rapide (envois biologiques).
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INTERPRETATION | |
L'observation sur les coupes histologiques des parasites recherchés permet de confirmer une suspicion de dermatose parasitaire.
Observation d´un Parafilaria bovicola sur une coupe histologique. Photo: service de dermatologie ENVL.
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Dans la majorité des cas malheureusement aucun parasite n'est observable sur les coupes, et les lésions induites étant très peu spécifiques, l'examen histologique ne permet pas de conclure quant à une éventuelle cause parasitaire et n’autorise aucun diagnostic étiologique. Les lésions histologiques généralement associées à une dermatose parasitaire sont: -une infiltration éosinophilique du derme -une dégénérescence du collagène associée -une nécrose focale du derme (lésion de morsure de tique) -une folliculite éosinophilique et une furonculose (lésion de piqûre d'Arthropode) -une formation de pustules éosinophiliques (lésion créée par Sarcoptes) -une folliculite lymphocytaire (lésion de démodécie) -des granulomes éosinophiliques (lésion de piqûre d'insectes)
Ci contre: coupe histologique de la peau d´un bouc atteint de phtiriose, montrant une forte infiltration éosinophilique. Photo: service de dermatologie ENVL |
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